lundi 9 juin 2008

Berlin 2 : 8 et 9 juin à peu près


Par où commencer?! Mettons que là ça va très très bien. Je viens de rencontrer la fille qui me sous-loue son appart. pour juillet et août et mettons que c’est pas mal le jack-pot. La fille est sud-coréenne, danseuse free-lance et elle a une chambre ÉNORME et ensoleillée, avec internet. Sa coloc est aussi danseuse, je sais pas trop d’où elle vient et je ne la rencontrerai qu’en emménageant, mais je n’ai pas de doutes qu’elle sera cool aussi. L’appart. est dans le quartier Kreuzberg, qui me semble un coin d’artistes vraiment cool. Quand j’ai dit à la fille que je jouais du violoncelle, elle a vraiment capoté (positif) et on a jasé (en anglais) pendant qq temps.

Près de l’appart., il y a une multitude de petits cafés, pas trop d’affaires à touristes, un superbe parc avec des statues en bronze (Victoria Park), et tout ce que ça prend pour vivre (genre épicerie, pharmacie, etc.). Tandis que je suis dans le coin, j’en profite pour manger un délicieux Käse Croissant (Käse = fromage) et un espresso (genre 1 pouce cube de café fort), faire le plein de shampoing, de pâte à dents et de cash, puisque les guichets courent pas les rues par ici. J’en profite aussi pour vous donner des nouvelles, car dans le fond de la bäckerei (boulangerie/café) où je me trouve, je peux voler l’internet de qqun. Hé héh éh.

À l'entrée du Victoria park, vu par qqun d'autre

Hier fut le premier highlight de mon voyage.

Tsé depuis que je suis arrivé ici, il y a eu cette histoire de gars louche (tout le monde à qui je mentionne le quartier Lichtenberg, où j’étais supposé habiter chez les espérantistes, font les gros yeux et disent que j’ai bien fait de partir de là, que c’est plein de Nazis et que c’est vraiment pas fiable), après je suis resté 2 jours à l’auberge jeunesse et maintenant ça fait un peu moins d’une semaine que je suis dans le Mitte (quartier central bien sympathique).

Mais pour quelqu’un qui n’aime pas trop vivre dans ses valises, tout ce va-et-vient est bien désagréable. Ça fait que je n’avais pas encore eu le temps de chercher, trouver et profiter de la vie culturelle qu’il y a à Berlin.

Joane Hétu m’avait donné 2-3 adresses de places où il y a de la musique improvisée ici et l’une d’elle, « Exploratorium », était l’hôte hier d’un Offene Bühne (open stage) où je me suis dit qu’il me ferait du bien d’aller, entendre ce que les Allemands ont dans le ventre. Eh bien je n’ai pas été déçu, et eux non plus!

Premièrement, je me pointe là à l’heure et je suis dans les premiers arrivés. Un violoniste (Gehard Übele, www.myspace.com/gerharduebele) me jase ça un peu, je me prends une Beck’s dans le frigidaire (« payez ce que vous voulez », et en passant, messemble que les bières sont grosses ici : 0,33 Litres. C’est quoi notre format de petite bière au Québec?) et je prend place dans la dernière des quatres rangées de chaises disposées face à l’espace réservé pour jouer (piano à queue, petites percussions et chaises vides pour l’intant).

Évidemment que j’allais jouer low profile.

Ensuite je dis « Hallo » à quelques personnes (c’est leur équivalent de « Salut » et, parfait pour moi, ça se dit exactement de la même façon que « Allô » en québecois) et je me présente à l’organisateur de la soirée, un excellent joueur de flûte traversière basse Matthias Schwabe. Je lui avais écrit un e-mail quelques jours auparavant; il ne m’avait jamais répondu mais il s’en rappelait et me demande si je veux jouer.

Je lui dis que malheureusement je n’avais pas de violoncelle avec moi, que j’avais laissé le mien à Montréal et tout… et tout de suite, presque en s’excusant de ne plus avoir de violoncelle dans la place, il m’offre d’utiliser un violon alto qui traîne dans un coin. Il dit que lui même en joue même s’il ne joue pas d’instruments cordes et qu’après tout un alto, c’est comme un violoncelle de poche (pocket-cello! Haha). D’accord.


Alors la soirée débute. C’est eu deux parties : premièrement, tout le monde qui veut jouer doit se choisir 2-3 partenaires et présenter une improvisation, ensuite il y a une pause et, alors que les présentations auront été faites, en quelque sorte, de nouveaux groupes peuvent se former et il y aura une douzaines d’improvisations. Tout le monde devrait pouvoir jouer 2-3 fois, d’après ce que Matthias explique en allemand (je ne comprends rien et il m’en dit les grandes lignes après).

Tout de suite le violoniste avec qui j’avais parlé propose de faire un duo avec moi, et une chanteuse assise près de moi décide de se joindre à nous. Nous jouerons en 3e. Arrr, là ça rock j’ai vraiment hâte de jouer, j’ai les mains moites sans bons sens…

Parenthèse sur comment le corps réagit à l’atmosphère de Berlin : premièrement j’ai les mains moites en permanence, moi qui déteste ça. Je suis toujours en train de m’essuyer les mains qq part, sur mes culottes, sur mon gilet, sur la napkin qu’on me donne au petit café. Je ne comprends pas trop pourquoi, parce que l’air est bien sec en vrai, tellement que des fois je saigne un peu du nez la nuit (ce qui est bien le dernier de mes soucis). J’imagine que si je sue des mains, je dois bin suer des pieds aussi… Je ne m’en rends pas compte pentoute, mais l’odeur qui émane de mes souliers cheaps en dit long sur les nombreux kilomètres que je parcours chaque jour. Ça aussi c’est nouveau : j’ai les mêmes souliers depuis des années et je n’ai jamais pué des pied. Ah, ces nouvelles réalités.

Autre parenthèse corporelle : ici les femmes n’utilisent pas de conditionneur. Elles ont toutes les cheveux pètés, plusieurs ont le toupet bin plat dans face et la plupart ont soit un restant de teinture poche, soit une couleur vraiment défraîchie et platte. Haha. Le coiffeur en moi (si peu) est révolté.

Bon, je fais durer le suspense de ma soirée là.

Alors les deux premières improvisations sont passées. C’était très bien, une pianiste bizarre (répondant en tout critères à ma description de l’européenne à la touffe volumineuse d’un blond très louche et cassé), une chanteuse bizarre (très théatrale), un saxophoniste vraiment vraiment cool et je ne sais plus trop qui… C’était des impro inspirées et inspirantes, et étonnamment pas trop différentes de ce qu’on peut entendre à Montréal quand des bons improvisateurs présentent qqchose. Pas de moments poches, et quelques beaux « moments de grâce ».


L’impro que j’ai faite avec le violoniste et la chanteuse était très minimaliste. J’ai tout de suite commencé par faire des trucs vraiment pas fort sur les cordes de l’alto et le violoniste en embarqué pareil. La chanteuse… je ne sais plus. L’archet était pas graissé et je tenais l’alto comme un violoncelle, mais sommes toutes ça a bien sorti et j’avais pas mal chaud quand j’ai retrouvé ma quatrième rangée de chaises.

Après nous il y a eu 5 autres impros (donc, si le compte est bin, on était à peu près une trentaine de personnes, incluant 3-4 spectateurs qui jouaient pas et un violoncelliste arrivé en retard). C’était vraiment un beau début de soirée.


Mais là! Aussitôt que la dernière improvisation a été finie, c’était le moment de se choisir un ensemble pour la deuxième partie. Eh bien croyez-le ou non, ça faisait la file pour jouer avec moi. Arrrr! Et le violoncelliste le premier, après m’avoir demandé de jouer avec lui et un autre dude (i.e. la femme pianiste à la chevelure décrite ci-haut), a accepté de me prêter son violoncelle pour les autres formations dans lesquelles j’allais jouer.

J’ai donc non seulement joué une fois dans les présentations, mais 5 fois de plus dans la deuxième partie.

Il y a eu des beaux moments et tout, mais surtout, j’ai enfin trouvé une gang de monde que je feel plus. Un coup la soirée terminée, encore une fois plein de gens venaient à moi, je savais pu trop où donner de la tête, et je me réveille aujourd’hui avec 5 numéros de téléphone et e-mails et une invitation officielle d’aller passer qq jours à Zürich (en Suisse) avec Valentin le clarinettiste et sa femme Susanna, peintre improvisatrice (elle m’a dit que j’ai été son préféré, et pi eux ils parlent très bien français).

En plus, le violoniste du début a trouvé mon myspace après le concert et m’a écrit un petit mot et invité à un atelier vers la fin du mois (« It was very easy to find you on myspace: i just googeled "remy cello montreal". I am still quite impressed with you cello-playing. hopefully see you on june 19th! »).


Entre autre résumé, un moment donné j’ai joué en trio avec l’organisateur et un accordéoniste. L’accordéoniste, un vieux Allemand tout sec, était vraiment vraiment bon et inspirant. Mais c’est pas tout, son fils était dans la salle, et là c’est encore mieux.

Il s’appelle Sascha (le fils de l'accordéoniste), il a autour de 20 ans, il joue de la contrebasse et est amateur de musique improvisée. Il avait hâte de recevoir son instrument (par la poste? J’ai pas trop compris) pour pouvoir participer aux Offene Bühne. DE PLUS, il joue de la bass et chante (crie) dans un band de hardcore. Yé! Et c’est pas tout, il s’en va étudier en design graphique. Alors là lui c’est mon futur ami. On s’est promis de rester en contact, de jammer dequoi de plus heavy qq temps et il va pouvoir me dire les places cool pour le rock pi ces affaires là à Berlin. Il parle assez bien anglais et a un beau myspace je trouve.
(http://www.myspace.com/sascheratmyspace)

Ah, et pi il fait du skate :)


Hier en revenant de cette super soirée, j’ai voulu commencer à écrire ce blog, mais j’avais trop d’idées en même temps! Voici ce que ç’a donné :

-- De retour de ma soirée la plus cool jusqu’à date à Berlin. J’ai mis plus de…

-- Minuit trente, assis devant mon ordi, devant mon bol de Choco Krispies (à l’eau parce que les épiceries 24h courent pas les rues par ici non plus, même que la plus proche, ordinairement ouverte 24h, est fermée tout le dimanche), écoutant le podcast de Christiane Charrette, j’ai l’impression d’avoir repris un beat de vie normal…

-- Je sue des mains ici c’est débile. Et des pieds aussi, à en croire l’odeur qu’ils dégagent. Moi qui ne sent jamais des pieds, quelle honte… je change de bas 2 fois par jour, comme Coons changeait de chemise…

-- Les bouches Allemandes sont larges et plates…

-- J’ai vu quelques paires de yeux bleus vraiment débiles…

Voilà qui est ça. À quoi vont ressembler mes prochains jours? En fait c’est exacement comme à Montréal, chaque soir je me couche en ayant la ferme intention de travailler le lendemain toute la journée, et chaque matin j’ai la ferme résolution d’y parvenir. Mais un coup rendu au café internet (j’essaie d’alterner, puisque je passe beaucoup de temps dans chacun), en plus de travailler, je passe pas mal de temps à me chercher un nouvel appart. (parce que là, bien que je vienne de signer avec la danseuse sud-coréenne pour juillet, je ne sais toujours pas où je vais me ramasser de mercredi prochain au 2 juillet!) et à chatter, évidemment.

Je suis pas fin avec vous, je prends jamais de photos. Mais aujourd’hui j’avais décidé de traîner mon kodak et prendre quelques scènes de la vie courante. Et ce qui devait arriver arriva : au lieu de profiter de ce qui se présentait naturellement à moi, je me disais tout le temps, ah ça ça ferait une bonne photo, ah oui pi ici peut-être. C’est exactement le genre de touriste que je ne veux pas être... voir une ville dans l’écran de son kodak, ça fait vraiment pitié. Alors, non, je ne traînerai pas souvent mon kodak avec moi hé héh. Peut-être une fois de temps en temps, question de vous monter où j’en suis.


Chose promise, chose due : voici le menu d’où je me trouve, tel qu’on le voit à côté de la porte. Aussi plus loin un photomontage niaiseux que j’ai fait, parce que le mot allemand pour « épais », c’est « dick » et j’avais une revue gratuite qu’ils donnent dans le quartier gay.


Demain je vais à un concert gratuit (vers 13h, ils font ça une fois par mois je pense) du Philharmonique (de Berlin, of course). Je vais en profiter pour m’informer des rabais que je peux avoir, billets de dernière minute, etc., parce qu’ils présentent un Wagner dans qq jours (je m’en voudrais de manquer ça).

À mon agenda il y a aussi DJ Frigid, le 14 juin, et le nom de l’événement c’est « fuck yeah ».

Ah oui, j’allais oublier, on m’a invité à jouer dans un concert qui aura lieu en juillet un peu à l’extérieur de Berlin. Me reste plus qu’à me trouver un violoncelle.

Fuck, yeah!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Yo rémy
La bière québécoise est en format de 0.33L aussi! Par contre en Allemagne ils ont beaucoup de 0.5L.