mercredi 9 septembre 2015

15 ans plus tard


J'ai nagé pour la première fois, il y a quelques instants, dans la piscine de mon école secondaire. En 1999-2000, j'avais réussi à être exempté du cours de piscine tellement mon corps dénudé était pénible à voir. Entre temps, la piscine a été rénovée et est maintenant accessible au public deux fois par semaine. Elle n'a rien d'exceptionnel, même qu'elle est petite à 12,5 m de longueur. Mais j'ai nagé dedans enfin.


jeudi 27 août 2015

Le plus bel été de ma vie

Depuis quelques semaines, je dis à qui veut bien l'entendre que je passe le plus bel été de ma vie.

J'ai lâché ma job de prof. Je ne suis pas stressé par le retour en classe, pas stressé par la vie syndicale. J'ai diminué le nombre de fois que je consulte mes courriels de job par jour. Je vois qu'on fait un effort à l'autre bout pour me retirer des listes d'envoi! Mon été se poursuit alors que mes ex-collègues ont recommencé depuis deux semaines.

J'ai quitté la région. À Montréal, je parle anglais, français, j'entends les gens parler arabe, portugais, espagnol, yiddish, russe, allemand et toutes ces langues asiatiques que je n'arrive pas à distinguer les unes des autres. Il y a des gens de toutes les couleurs, qui portent les vêtements qu'ils veulent bien, les coupes de cheveux ou couvre-chefs qui les représentent. Sérieusement, j'ai connu des gens fantastiques à Rimouski, mais c'est en sortant qu'on se rend compte de la force de la pression (l'oppression) de la norme là bas. J'ai vraiment raz-le-bol du racisme et de l'intolérance des gens, et parfois des gens que j'aime, genre à Québec. 

J'ai quitté mon appart en colocation quadruple, voisin du bar de danseuses. J'ai entreposé mes affaires les plus précieuses (valeur sentimentale beaucoup plus que valeur de revente) chez des gens et dans des lieux de confiance. Cet été, des amies fantastiques me prêtent leurs apparts et je n'ai pas à travailler.

J'ai des amis, même des nouveaux amis, et j'ai du temps pour eux.

J'ai vu ma mère et mon père plus de fois en un mois qu'au cours des 3-4 dernières années. J'ai entre autres fait un voyage de trois jours avec mon père et ma petite soeur à Toronto. J'ai aussi callé la shot pour une réunion de famille du côté de ma mère avec tous les oncles et tantes.

J'ai passé du temps avec les enfants de gens que j'aime aussi.

Je continue à nager une à deux fois par semaine. Je change de piscine presque chaque fois : Parc Jarry, Parc Laurier, Piscine Saint-Roch, Piscine du YMCA Peel, Piscine du YMCA Parc, bientôt Piscine Schubert et retour à la piscine du Centre Jean-Claude-Malépart.

Je continue à jouer du piano souvent, soit sur les pianos à queue de l'Université de Montréal (je ne me suis pas encore fait pogner!) ou à la bibliothèque de la faculté de musique de McGill, sur un piano droit bin correct. J'ai apporté Bach WTC 2, Debussy, Schoenberg, Webern et, pour chanter, une compilation de lieder allemands.

Je vais à des concerts. À date, entre autres, j'ai vu l'Orchestre symphonique de Montréal, deux concerts de quatuors à cordes super à l'Université McGill, trois shows de musique improvisée (un au Cagibi, deux à La Passe), un homage à Nirvana, ... j'en oublie sûrement. La liste s'allongera grandement au cours des deux prochaines semaines.

Je fais des concerts : 24 août et 30 août. Et peut-être un de plus.

Je fais des maths, avec mon gros livre « Algebra », Serge Lang. Je lis : je viens de finir « Last Words », William S. Burroughs et je commence « Collection de sable », Italo Calvino.

Je me suis payé la traite : nouveau laptop, nouveaux écouteurs, spotify, assurance-emploi.



Mais surtout, je chill en criss. Je passe parfois la journée à rien faire, d'autres fois il me manque de lignes dans mon agenda pour noter tout ce que j'ai fait de ma journée. Je n'ai pas à travailler, pas à trop m'en faire avec l'argent, pas à gérer personne d'autre que moi-même.

Je pars pour Berlin le 20 septembre, je vais continuer à chiller là bas pour un petit moment avant de me mettre à la chasse à l'emploi. Espérons que j'aurai appris la leçon, mais en attendant, je profite du plus bel été de ma vie.


jeudi 30 juillet 2015

ElvAr X 2015 EP



1. Chanson du draveur
[paroles Rémy, 19 juin 2013]


Fendre le bois
Boire tes sanglots
Couper la haie
Au temps zéro


Ratisser large
Brûler pour vivre
Craindre le pire
Casser et suivre


Fendre le bois
Faire le mulot
Crier à peine
Chantez traîneaux


Ratisser large
Rouler de givre
Couler le pot
Crissment survivre


Savoir à peine
Crier pour vivre
Chanter le pire
Ratisser large
Ratisser large
Ratisser large


Faire tes sanglots

Fendre la haie
Casser de givre
Boire le mulot
Boire le mulot
Boire le mulot


Crissment zéro
Au temps traîneaux
Brûler le pot

Couler et suivre
Couler et suivre
Couler et suivre
Craindre survivre
Craindre survivre
Craindre survivre
Rouler le bois
Rouler le bois
Rouler le bois
Couper
Couper
Couper


2. Pour remplacer le poids des roses fanées
[paroles Rémy, 23 juin 2015]


Regard en coin
L'éclat de tes yeux
Mon dur sommeil
Et glisse ton soleil


Et tu me rayes
Toujours le lointain
Des jours affreux
Aux jours des bienheureux


Au temps des jeux
Les cris des corneilles
Montrer les poings
J'prends mon trou c'est la fin


L'empire
Sédation
Plus rien
Plus rien


Regards croisés
Brûlure du désir
Chasser sa proie
Et glissent les courroies


Et tu me vois
Toujours dans broncher
Déjà soupirs
À défaut de te lire

À quand les rires?
Les cris? Les émois?
Pour remplacer
Le poids des roses fanées


Regard en coin
L'éclat de tes yeux
Et tu me rayes
J'prends mon trou c'est la fin


Regards croisés
Brûlure du désir
Et tu me vois
Le poids des roses fanées


3. Cinq strophes giflées
[paroles Rémy, 13 décembre 2010]


Quand l'animal se réduit à Un,
Les branchements condensateurs,
Roses de vapeurs de roses,
Tournent gris clair, très clair;

Quand l'été je pense à l'extase,
Novembre arrive, et d'aucuns
Guettent, grattent, le rédempteur,
La rédemptrice gris clair hématose.


C'est alors qu'éclate la guerre,
Une petite guerre, multiples bases...
Longtemps j'ai haï ton parfum,
Maintenant je le cherche, agent provocateur;


C'est alors que l'on se pose:
Les particules suspendues dans l'air
Forment monticules, nouvelle phase...

Quand l'animal se réduit à Un.
Les branchements condensateurs,
Roses de vapeurs de roses
Tournent gris clair, très clair;
Je ne cherchais, ne chercherai noise.


vendredi 9 janvier 2015

Prière, prière de ne pas déranger

29 juin 2013, 23 h

Prière, prière de ne pas déranger

Tirer sur chaque ficelle et ne jamais trouver la bonne.
J'ai tiré sur chaque, chacune, de près, de loin.
Les exploits mal racontés d'hommes de peu, de femmes de rien
Trouvent berceau dans les froides nuits d'automne (ou ailleurs).

S'il en faut, alors il en faudra!
La guerre est un alcool de cons.
Plus que jamais, il faut se laisser pourrir
Au bruit du ciel qui de sa lueur voit tout.

Il en aura fallu du lin, du thon, des céréales
Pour plaire ou pour changer, manger, dormir, disculper, soigner,
S'ingérer, sublime, dans les arômes boueux automates
Des socles, des lustres, des arbres sculptés aux branchages délicats.

S'inscrire en faux, car s'il en était,
Décrire le fond d'une serrure incrustée de verre.
De queue en queue, branler la tête.
L'étonnant repli des forêts, des lacs et des plaines.

L'euphorie perméable aux attaques fébriles des cancres
Coupe net à l'heure des couteaux-chapelets de paroles et de motus bouche cousue.
Intransigeance et force tranquille, qualités du fauve autrefois capturées;
Sans réponse, les cartes sont jouées et je me tais pour vivre.

Tirer sur chaque ficelle et ne jamais trouver la bonne.
S'il en faut, alors il en faudra, il en faudra, il en faudra.
L'étonnant repli des forêts, des lacs et des plaines,
Des socles, des lustres, des arbres sculptés aux branchages délicats.
Sans réponse, les cartes sont jouées et je me tais pour vivre.

Au bruit du ciel qui de sa lueur unit tout.

Ce qu'il faut faire

2 octobre 2013

Il faudrait faut remplacer l'art par la paperasse
pour avoir le fric de nos ambitions.
Il faudrait faut remplacer le désir par l'appétit
pour bien se gaver de concret et continuer.

Un peu d'archéologie mentale

Je fais du ménage ces jours-ci. Objectif : moins de choses, moins de choses. Je jette tout ce que je peux, tout ce qui traîne depuis des années et dont je sais très bien que je n'en ferai jamais rien. Une des collections qui se retrouvera bientôt au fond du recyclage, après les 6 boîtes de notes de cours du secondaire à la maîtrise, c'est une pile d'une vingtaine de cahiers de notes.

De temps en temps, j'ai besoin d'écrire. Je m'achète alors un petit cahier à spirale et j'en remplis quelques pages. Des pensées, des réflexions, des poèmes, du vrai, du faux, du ressenti, des impressions, des listes, beaucoup de listes. Après quelques semaines, je laisse le cahier de côté et je l'oublie. J'y reviens parfois beaucoup plus tard, ou j'en achète un autre et je recommence. Avant de jeter tous les cahiers, en voici quelques extraits.


En ce premier soir d'été
31 mars 2006
(un écrit à saveur prosaïque)

S'il était encore une fois
Sous l'arbre dont je ne regarde point le feuillage
Devant moi papier, mine et mots
Soirée d'été livide
Sûrement une autre fois par ailleurs
Similarité, similarésoldo
Faxsimilé dissimulé dosimiré
Solvet Saeculum In Favila

Compartimentissement allégorique
entre l'arbre et les Corses
une estampille grouvillonnante survivage
anormitainement Solvet Ferlängen

Je sens qu'on s'approche
Bruit de clés, pas sur l'herbe.
Un bref regard derrière la clôture

Le malin passé
Le mâle espacé, coq d'or, girouette.

Les fefis sont de la partie ce soir,
Toutes les atricures passent sous le réverbère
Droit comme un piquet
Phallus roi à la semence sodium.

Ça se tortille autour de moi dans le Village
Le quadrilatère, comme un aquarium de terre
Contenant à vipères, dépecées et remodelées
Selon les modèles dans des revues découpés.

C'est sous l'édredon solitaire nuptial
que la gaieté des vipères
inopinément se termine.
Et entre leurs yeux, le chiffre de la bête,
soixante-neuf (69).

Sous un ciel non étoilé
j'écris mon impoésie (comme Marjo).
Ça gronde là tout près,
le murmure de la ville à mes oreilles un grand cri
Ça s'étale en vrombissements,
en vomissements, applaudissements,
et dans ces murs de son s'enferme la texture du faux.

J'entends tousser près de moi
On s'approche peut-être

Balayé le décor du regard
Rien d'humain à signaler.

La ville jaune, même la nuit.
Un espèce de jaune gris,
fond de cendrier en fluorescent,
incandescisséminisatoriacle. Tout.

Il y a longtemps que sous un arbre j'ai été
Plaisir d'été, solitude méritée, imméritée, espiègle.

------ Et le bâtonnet du poète
------ incandicessimait le jaune urbain
------ L'autre bâtonnait s'effritait en symboles

L'amant se lamente
dans une chambre, inconnue.
Plié en deux, à son front la sueur
s'accumule en d'extatiques gouttelettes alors
que son partenaire intransigeant pénètre goulûment
laboure de ses griffes l'éphèbe grec lancinant.

Dans la tourmente une cloche réverbère
l'ancienneté de sa cuvée nordique à l'angélus.
Le son septentrional se répercute en d'épais couteaux
lacérant vitres sales et édifices parlants,
de leurs pieds édentés une comptine farandole
solrémisionnem ad liberaeas
Schwul und Geil for you ami special.

Entrée verrouillée entre deux nuages bleus,
Une sorte de petite porte en voûte sculptée
Et de la pointe de ma clé
Au travers des montages embuées
Je tire la chevillette et la porte cherrera
Une nuit étoilée à l'abri des étés.

Being, for what that meant anyways.

La Do Ré Sol Si mi larititudinal
------ immondice.

La brise sinusoïdale s'est levée
Son onde d'oscillateur à basses fréquences
caresse le visage et module
en fléchettes de plume
à la pointe acidulée.

Maman je suis tout seul
Dans ce parc de merde
Et j'avance lentement
De ma table à pique-nique bien assis
Vers une hébétude laconique
Digne des plus grandes flottes épiques,
prises dans les détroits faméliques
De rivières à l'âme au fond bucolique,
mais qui pour l'instant oblique 
vers des remous véhéments et des sautes brisées.

La musique de gay m'entoure, la gaie pourriture
Et je signe : ------ FUCK.


___________________________________________________________________


Poésie ? du balcon (fin mai 2007, caniculaire)

Caresse du vent
entre mes jambes
Morsure du soleil
aussi.

Je profite enfin
dun instant d'Éden
À l'abri des regards
dore, dors.

C'était la fin il y a un moment
d'une parte de cartes complexe
En garderai-je un souvenir
savant, sauvage ou grisant?

Par delà du papier
d'un cerveau indigeste
Par delà les écrits
aux archives relégués.

Dans ma pensée
long terme : imprécision
Dans ma quotidienneté
nada.

Je souffre peut-être
de blasitude inexpliquée
Ou alors je goûte
à l'adultie. [NDLR : le fait de se sentir "adulte"]

La sueur qui perle sur mon front
m'est reflétée au sens propre
Je ne sens pourtant guère
l'action dilettante de l'astre chaud.

Cigarette par dessus cigarette
l'abîme défie son gouffre
Je m'élève lentement
à l'impoésie (comme Marjo).

Cris d'enfants
pas les miens
Cris de l'éducatrice
pires encore.

Apogée lointaine
passée ou future?
De glace je reste
caniculaire.

------ Structure différente pour finir
------ B. Mus. mais toujours guidé
------ du despote format du cahier.
___________________________________________________________________



(Été 2011)

R : L'instant d'un arbre au vent
T : Vent, firmament
T : Une brume indéfinie
R : Caresse et remplit
R : Mon âme de trésors inconnus
T : Rendant mon être ému
T : ému, mourant de vie

R : On meurt toujours de son midi
R : le vent, fermement
T : de la force d'Éole, nous soumet à son jugement
T : Il nous écrase et nous soulève
R : Et tournent les turbines, coule la sève
R : ému, trésors de brume infinie
T : infinie, indéfinie
T : vent, firmament
R : Finalement.

T : pente du cercle de la vie
T : dérivation de l'intégrale infinie
R : Et toujours l'arc coupé, bissectrice maligne,
R : ingénue, mais ô combien définie.
T : Je t'aime
------ FIN

___________________________________________________________________

Quelque temps en 2012




___________________________________________________________________


1er septembre 2012, Québec 20 h 25

Je vis le paradoxe de celui qui fuit ce qu'il est venu chercher. La Fête Arc-en-ciel (nom kétaine donné à la gay pride de Québec) me répugne autant qu'elle m'attire. Les beaux garçons sont beaux mais tellement… Ils ont l'air pas intéressants. Ou je juge qu'ils n'ont pas l'air de me trouver intéressant et cherche un moyen de rejeter sur eux, en bloc, ma perception de moi-même.
Je n'ai pas envie de boire, pas envie de danser. "Here we are now, entertain us" j'ai envie d'assister au spectacle. Les amis sont rassemblés, je n'ai pas particulièrement envie de les voir même si ça fait longtemps. Pression, pression.
Alors je me cache et tente de tordre le peu qui reste de ma guenille de concentration. Je lis Judith Butler, les paragraphes passent et se ressemblent : Wittig, Irigaray, la "femme", la politique, le sexe est une invention imposée par l'hétérosexualité obligatoire. Je simplifie.
Je ne serais pas capable d'en débattre.
J'écris comme un pied je m'énerve.

Je me masturberai cet hiver avec tes glaçons tombés. Au plancher, la récolte est bonne, un deux trois, dix pics gelés que je fourre dans mon sac en toute hâte, direction le congélo. Je les sélectionne avec soin, bien gros et lisses, solides.
Parfois j'en vois pendre aux gouttières et donne un petit coup pour les libérer et mieux les emprisonner. Ton indifférence glacée n'a d'égale que ces fuseaux miroitants, si je lis tes yeux dans mon reflet inversé. La pénétration est plus simple qu'on pense, on commence avec un petit glaçon qui fond tout de suite à l'entrée. Puis viennent les plus imposants dont le baiser givré déchire mon ouverture encore chaude malgré les morsures.
Cet hiver je me masturberai avec tes glaçons tombés. Je me les rentrerai sans ménager. Un, deux, trois, dix fois bouffés par mon cul sourd, aveugle et affamé.
La merde sort et se mêle au sang coagulé. Je la mange, je suis habitué. Mon corps gît, des bacilles du plaisir et de la haine inoculé. ééééééé fuck you assonance.

Je fuis les gays.
Je chasse les gays, les attrape, les aime presque, les dévore et les délaisse.
Je les suis en bon festivalier, Mado Lamotte, Gigi L'Amoroso.
Les drag queens ne me fournissent RIEN.
Salopes de gays colisse que je me paradoxe.
C'est salé dans ma bouche toutes les drogues que tu as consommées et les culs que tu as bouffés.

À la boule disco : tu reflètes tout ce que je ne veux pas voir, y compris moi-même.

Saints et Saintes entendez! L'oracle a parlé et sert d'épouvante épouvantail le paroxysme grêlé d'univers autrement plus éculés. Si vous saviez l'horreur et la joie, la hargne, l'insolence d'un regard. Symboles et proses infertiles, attentions et détentions politiques. J'en ai marre des gays. Je suis en manque.

Fuck you la haine qui terrasse mon apoplexie grandissante. Je suis sincère, honnête, authentique, achetez-moi s'il-vous-plaît. Un peu d'amour sans insister, un peu de beurre dans ma T-Fal fatiguée.

Brûle-moi le coeur, brûle-moi les yeux.

Laissez-moi tranquille, laissez-moi vibrer, laissez-moi croire aux fables et autres histoires d'été. Laissez-moi caresser un inconnu sans auto-critique ultérieure obligatoire. Laissez-moi ouvrir grand les yeux, laisser tomber la mâchoire, tourner la tête et fantasmer. Laissez-moi mourir à l'intérieur au son des klaxons et des insultes homophobes des conducteurs. Laissez la fresque du désir faner, crisper les doigts et s'étioler. Laissez-moi fumer mon envie jusqu'à ce que je crache mes poumons de désespoir. Je laisse au déclin le soin d'en finir avec ma carcasse veut-veut-pas vieillissante. J'ai mal au ventre, ça vient de mon dos et je demande au cercle vicieux qui m'entoure d'avoir au moins la décence de porter son nom.

Je demande au cercle vicieux qui m'entoure de bien vouloir faire honneur à son nom. Monsieur Cercle Vicieux, léchez mes couilles et brûlez mes seins, faites de moi un enfant, faites-moi un enfant. Monsieur Cercle Vicieux, êtes-vous auréole, trou-de-cul ou Ring of Fire? R.E.S.P.E.C.T. [épelé en anglais comme la chanson]
Tu fais des tresses dans mes cheveux de gars et moi je miaule comme un chat.

C'est l'heure de mover on motherfucker.

Mon moine est un épervier alors que toi t'en ferais une crevette.
___________________________________________________________________

Quelque temps en 2012 ou 2013
(couverture arrachée)


Tourner comme un ballon
sur l'eau
couleurs inondées et libres
et tourner

Une hirondelle
chie sur le ballon

Des cendres prises dans un glaçon
Les cendres prises dans un glaçon
Les cendres prises dans le glaçon

Ces cendres informes et diluées
Chutes de leur écrin débile
Réinventent le paradoxe anthropomorphiste de leur vie ou mort

Détricoter maille par maile
Étriqué, ton faux semblant qui ne trompe personne
Truquer carte par carte ta tête
Tronquée, je t'imagine un corps plein de sang
éviter
dévier
Évider
Clore
Ternir
___________________________________________________________________



Quelque temps en 2013


Préface : Écrire [rien de pire que d'écrire à propos du fait d'écrire], écrire c'est comme jouer aux échecs. Il y a tellement de possibilités que c'est étourdissant, on ne sait jamais laquelle choisir, quelle option est la bonne ou la meilleure. Par contre, écrire c'est faire de l'art et ça j'aime ça. Je veux faire une poésie spontanée mais c'est impossible à cause de la vitesse du crayon. Cours de poésie spontanée : choisir un thème ou un titre, écrire quelques vers.

Subit

Elle marchait croassant
Plissant sa robe qui déjà durcissait
La boue formait de petits bouts secs
Et tombait à ses pieds mollement
Au rythme de sa déchéance avérée

Rose

Ton espace coule avec ses fraises
Fraises, chantilly et sucralose

Sérénité

Il attend sans attendre
Il regarde sans regarder
Il respire sans respirer
Il éclôt sans un remors

Cavalcade

Un nuage de terre soulevée
Une scene de film vécue en HD
La chevauchée peu nombreuse
Passe en un fracas crescendo decrescendo

Sirop

Potirons, sortilèges, fénéants
Tissées de miel, du soleil cristallisant

Fin

Je n'ai pas envie de rester
Or partir est hors des possibilités envisagées
J'ai peur de rester
Laisse-moi te décrire la fin que je nous ai imaginée.


Hier, j'aimais

7 7 7 7 7 7 7
                7
                7
                7
                5

contre, contra-

flétrine

JÉSUS

Kilomètres kilomètres

Orion

Le fer de lance
  Le fer de lance
    Le fer de lance
      Le fer de lance
        Le fer de lance
          Le fer de lance
            Le fer de lance

Tu sais

Lorsqu'on calcule
Le monde expie
Du connu au vrai
Du logique à rien
Lorsqu'on calcule
On risque toujours un peu
On risque toujours un peu
Répétition

soixante-quinze


extorsion

Calligramme de merde
Musique générique de merde
Rimouskois normatifs de merde
Intensité du dédain de merde
Prendre ses jambes à son cou de merde
Boire un scotch de merde beaucoup trop cher
S'en faire, s'en défaire, souscrire rempli de fuckin merde.

J'ai créé des choses, maintenant je rentre à la maison
___________________________________________________________________

moi et Lana le 9 janvier 2015