jeudi 14 août 2008

Dans l'avion



Haha j'ai blogué en avion, faut le faire. C'est un peu confus tout celà (encore une fois ; c'est peut-être mon nouveau style), mais je l'envoie quand même.


Bloguer en avion, pourquoi pas...

Alors me voilà quelque part au dessus de l'Atlantique, je pense.

Je viens de manger une genre de pizza-pochette d'avion et c'était pas pire pantoute. Je pense que ça veut dire qu'il ne reste plus que 2 heures au vol.

J'ai hâte d'en fumer une en sale.

Plus tôt, on a eu droit à un repas complet d'avion : "Chicken or fish?" J'ai pris le "fish" c'était assez bon ça aussi. Ça doit être difficile être concepteur de bouffe d'avion (on doit encore appeler ça un "chef cuisinier"?). L'objectif est de faire le plat le plus insipide possible tout en ayant les bons goûts aux bons endroits. Je dois dire que c'est un succès. Ce qu'il y avait dans mon plat, c'était un carré de poisson blanc au goût et à la texture ordinaires, accompagné d'une sauce pas trop salée générique et quelques légumes bouillis avec du riz aux tomates.

Oui, c'est ça, viens-t-en ici avec ton plateau de vin. Merci merci.

On dirait que plus approche du "Canada", plus j'entends de français (québecois bien sûr) autour de moi. L'allemand dans ma tête se dissipe et c'est un peu (beaucoup) triste.

Je n'ai pas vraiment été ému de quitter Berlin. Dès que l'avion s'est mis en marche, j'ai pesé "play" sur mon walkman et j'ai écouter la face A du mix-tape que mon ami Felix m'a offert comme cadeau de départ. Par chance, les premières tounes étaient pas mal plus rock/electro que sentimentales, alors ça fittait avec l'avion pi toute.

Je pense que la pression changeante me rend un peu imbécile.

Alors où suis-je? C'est dur à dire, il est 20:30, heure de Berlin, et ça fait donc 6 heures qu'on vole, depuis Francfort, en direction d'Ottawa. Car en effet, et c'est pour ça que j'ai dû m'arrêter à un seul côté de la cassette à Felix tantôt, j'avais un premier avion à prendre de Berlin à Francfort.

Je sens la confusion de mon lecteur là. Et j'ai envie de mettre des détails, alors allons-y :

Ce matin, je me suis levé à 7h50, j'ai fait mes adieux aux colocs, au monsieur de la pâtisserie où j'allais tous les jours, au wireless de mon voisin, aux arbres dans ma rue, à ma rue au complet et sa station de métro pour enfin me rendre à l'aéroport à 9h30. J'étais beaucoup trop en avance, mais bon... mieux vaut être en avance qu'en retard!

À 12h05, on a décollé pour Francfort. Ça été le meilleur décollage / atterissage jusqu'à date. J'ai quasiment pas senti le changement de pression. Je pense que le choix musical aidait, mais tout de même, j'ai dû tomber sur un excellent pilote.

À ce moment, je suis tenté de dire "Ah, ces Allemands."

Je peux mentionner encore le mix tape? C'est une cassette 90 minutes compilée par un ami, et sur le côté c'est écrit "Pop will eat itself".

Il y a plein de nuages dans le ciel, et nous sommes au dessus des nuages, donc je ne sais pas si on survole la terre ou la mer.

Où en étais-je? Ah oui, les vols pi toute. Alors j'arrive bientôt à Ottawa, d'où je devrai prendre mon troisième et dernier avion de la journée. Mon arrivée est prévue pour 18h38 à Montréal. Dans mon corps, il sera presque 1h du matin, heure de Berlin. Dans ma tête, on verra bin.

Hier j'ai tenté les bilans. Je suis allé boire une bière au Barbie Bar, entouré de choses connues, j'ai sorti mon petit carnet et j'ai tenté ma chance dans l'univers des résumés.

Je n'ai plus envie d'en parler. Plus tard, ça viendra, de toute façon je n'ai pas mis le doigt sur grand chose. J'ai ajouté quelques nouveaux éléments dans ma liste des "réponses toutes faites" :

Pourquoi es-tu parti pour l'été?
"Pour changer d'air, sortir de ma réalité et vivre un autre culture."

Pourquoi Berlin?
"1) J'ai choisi l'Allemagne parce que mes compositeurs (de musique classique) préférés viennent de là. Un peu par hasard, donc.
2) J'ai choisi Berlin, parce que... où d'autre en Allemagne?"

(Sous-question : Paris? "Paris ne m'intéresse pas. Et en plus c'est cher vivre là, à ce qu'on m'a dit.")

Nouvelle question : toutes les variantes de "Que retiens-tu de ton voyage?"
À date je ne sais pas. Mais j'ai préparé les réponses suivantes:
"On s'habitue à tout dans la vie."
"On devient blasé partout."
"J'aime rencontrer de nouvelles personnes."
"L'Allemand est une belle langue ; riche, sincère et sonore."
"...

Là j'ai pris une pause et je suis allé prendre une marche dans l'avion.

...


Puis on a atterri.

Moi voilà donc à Ottawa, où les gens me semblent comme beaucoup trop souriants et sympathiques. Voici le choc culturel inverse, celui que j'attendais avec impatience.

Je trouve que les Canadiens ont des drôles de faces, qu'ils sourient beaucoup trop sans aucune raison et qu'ils font plutôt colons, même dans un endroit de riches comme un aéroport. Je passe facilement pour anglophone, ce qui me flatte un peu, après n'avoir jamais réussi à passer pour Allemand après plus de 2 mots.

Il est 17h43, heure locale, et 23h43, heure de Berlin. Je ne sais pas pour combien de temps encore je continuerai de me rappeler de l'heure de Berlin et la comparer à l'heure locale.

Qu'est-ce que je fais en arrivant? Je vais me chercher une Beck's au dépanneur, question de faire passer le tout un peu plus gentiment.

Mon avion est retardé, quelle merde. Et cet aéroport ne me plait pas. Le plancher vibre comme si on était encore en avion, sérieux, et c'est un peu étourdissant.

Je suis assis dans un des deux gros fauteuils de cuir identifiés "Relaxation Station", a.k.a. "Only a loonie for 3 minutes of Invigorating Shiatsu Massage". Honnêtement, avec les deux pins de métal que je sens au travers le cuir me rentrer dans le dos, je n'ai pas envie du tout de mettre mon loonie la dedans.


C'est à ce moment que j'ai arrêté d'écrire.

samedi 9 août 2008

Berlin 11 : manuscrit // Berlin 12 : un dernier

Voici comment ça fonctionne : j'ai écrit quelque chose la semaine passée, je vais l'insérer à la toute fin de ce message (les photos en jaune et noir). Et puis voici le blog du jour, agrémenté de photos que j'ai prises de mon balcon pendant que je fumais une cigarette (et j'ai bien dit une seule... ça donne une idée du calme que cette ville dégage, bien qu'en 5 minutes, du haut de son balcon, on voit passer une cinquantaine de personnes).

C'est pas mal décousu ce que j'écris, finalement.


Un dernier blog avant de partir...

Nous sommes samedi le 9 août 2008, et il ne me reste plus que 4 soirées à passer ici.

Je ne suis pas rendu aux bilans, ça viendra sûrement.

Hier je suis allé dans un gros bar mainstream, ça m'a rappelé la triste réalité des bars de Montréal.

Avant-hier je suis allé dans un petit bar avec deux amis, on a joué au ping pong en écoutant les Doors pi les Rolling Stones jusqu'à 3:30 du matin.


Je n'avais plus de cigarettes ; j'en ai trouvé un paquet plein par terre.

J'ai aussi trouvé un ordinateur dans un arrêt d'autobus.

Je l'ai retourné à son propriétaire, qui était heureux. Prix de mon honnêteté : 50 €. Si l'honnêteté pouvait toujours être aussi payante, peut-être que le monde serait un monde meilleur. Voilà que je parle comme un vieux, peut-être que j'en suis.

Avant-avant-hier, j'ai préféré rester à la maison que d'aller une dernière fois au bar où je suis allé presque tous les mercredis.

On devient blasé n'importe où.

Hier j'ai déménagé : 3 mètres à parcourir.

J'ai été chanceux, la coloc de qui je louais la chambre est revenue et a repris sa place tandis que la coloc avec qui j'habitais jusqu'à présent partais pour quelques jours à un mariage à Munich.

Je dormirai par terre dans la cuisine la soirée du 12 août avant de me rendre à l'aéroport.

Avant-hier j'ai donné mon dernier concert pour quelques temps à Berlin. Il y avait presque tout le monde que j'ai connu ici : Jess l'Américaine, coloc de juillet, Isa l'Allemande, coloc de juillet, Dango le chien à Isa, coloc de juillet, Felix le p'tit blond, ami de Isa, Jana de l'Angleterre, coloc actuelle maintenant à Munich, deux inconnus amis de Jana, un Australien trompettiste dont le nom m'échappe, rencontré dans des événements de musique improvisée (résumé de son histoire : il a fait comme moi, est parti pour qq mois à Berlin, mais lui a décidé de laisser partir son vol de retour pour l'Australie pour recommencer sa vie d'ici, où il est depuis un peu plus d'un an je crois), Alex de l'Allemagne, ami de sorties, Sascha de Berlin, ami musical avec qui j'aurai jammé 3 fois sur le bord de la rivière cet été, un gars de Barcelone dont j'oublie le nom, et bien sûr Gehard, le violoniste avec qui je jouais en duo, qui était accompagné de sa femme et son ami.


Le kodak est resté dans mon sac, c'est pas grave.

Felix le DJ (celui qui a tous les vinyles de Babes in Toyland) était supposé venir filmer, mais il s'est endormi. Hé hé

Le ping pong en sa compagnie fut un excellent succédanée.

Je n'ai toujours pas filmé avec les éoliennes.


Ça arrivera si c'est dû d'arriver.

Hier j'ai invité mon ami Alex à souper au restaurant Sri-Lankais. C'était bon et sympathique et tout était beau et gentil (surtout gentil... et surtout beau).

Ce soir je vais encore dans un gros club, question de m'écoeurer bin comme faut.

Aussi question de compléter la liste des bars que j'aurai vus et essayés :

Bang Bang Club
Bar 25
Barbie Bar
Berghain
Ficken 3000
Gelegenheiten
Golden Gate
Große Freiheit
Haus B
Himmel Reich
Johann Rose
Madame Claude
Magnet
Melitta Sundström
Möbel Olfe
Monston Ronson's Ichiban Karaoke
nbi
Schwarzer Kanal
SchwuZ
Silver Future
SO 36
Stahlrohr
Steam
Tristessa
Weekend
Wild at Heart
Zurmöbelfabrik

... et de le retirer dans la liste des places à voir que je me garde pour une prochaine fois :

Ackerkeller
Barbie Deinhoffs
White Trash Fast Food.

Ce soir, avant d'aller au Berghain, je vais faire un tour au LaD.i.Y.fest. Ça devrait rocker.

Hier, je me suis acheté une patch et je l'ai cousue sur ma poche arrière de jeans, qui n'étais plus vraiment une poche, car malgré tous ces bars, je suis aussi souvent assis, et la déchirure était pas mal imposante, ça m'a pris 5 heures coudre ça, décidément, et je n'ai jamais pensé à simplement changer la poche dans laquelle je mets habituellement mon porte-feuilles.

Aujourd'hui, j'ai eu une longue discussion avec ma coloc sur la vie et la vivre et l'art et ces affaires là ("come to Berlin, come to Berlin", avec son charmant accent coréen).

Lundi passé, je suis allé manger des sushis, puis boire une bière avec Alex (le même avec qui je suis allé au Sri-Lankais hier).

On est allé dans un bar où il y avait 100 sortes de bières, et pour chacune le verre qui vient avec, à l'éfigie de la compagnie.

J'ai bu une Guiness, en bouteille et non en canette (étrange), et j'ai aussi essayé la bière la plus bizarre du menu, dont je ne peux prononcer le nom : une bière de blé, mais le blé est "fumé", alors ça sent genre la saucisse ou la viande fumée, et c'est très fucké. Je l'ai bue pareil, c'est fait pour ça.

Mardi, j'ai mangé au Burger King (rush de fast-food) avec Sascha, on a bu du vin et joué de la musique, puis je suis retourné manger au Burger King.

Je m'allume une "Camel". Elles sentent vraiment bon dans le paquet, c'est surprenant comme ça sent bon cette marque là.


J'ai appris deux phrases plus ou moins utiles :

"Veilleicht werde ich mich in dir verlieben."
"Ich werde mich nicht an die Möbel hängen."

J'ai utilisé la première. Deux fois.

Je sais maintenant reconnaître une Alfa Romeo des années '70 quand j'en vois une.

Lundi je suis encore passé devant la salle de montre de Bentley.

J'ai un nouveau projet musical à Montréal. À voir.

Je n'ai toujours pas trouvé de choucroute, mais j'ai mangé hier une rostbratwurst in brötchen (saucisse cheap dans un petit pain - traduction libre), à ajouter à la liste de tous les Currywurst mit Pommes (saucisse noyée dans le ketchup, soupoudrée de curry, avec de la mayonaise à côté, sous laquelle on trouve des frites - traduction libre), Döner, Schnitzel, Dürüm ( 3 genres de shish taouk), französisches hot dog (hot dog "à la française", whatever that means) et autres "spécialités" "locales" (les guillemets à profusion sont intentionnels, mais pas les parenthèses, elles, arrivent toutes seules) tous meilleurs pour la santé les uns que les autres. En fait, un Döner c'est pas pire : il y a pas mal de légumes dedans.

Avant-avant-hier j'ai passé 8h dans un café internet, sans travailler.

Il y a quelques semaines, je suis allé voir Querelle (film de Fassbinder) sur grand écran, pellicule originale (tellement originale qu'il en manquait des bouttes parfois), et j'ai trouvé un porte-feuille avec 80 € dedans. Au milieu du film, je l'ai remis intact au vieux qui venait d'entrer et fouillait sous tous les bancs... dans la mauvaise rangée.

La semaine précédante, j'étais allé voir "Mala Noche" (film de Gus Van Sant), encore une fois sur grand écran, mais en version DVD, anglais sous-titré allemand, et j'ai été surpris de voir qu'autour de moi, au lieu d'être un pop corn géant, c'était une coupe de vin que les gens tenaient à la main.

Mardi, j'ai perdu le cahier dans lequel je faisais mes exercices de math. Est-ce un signe?

Ce matin, je me suis réveillé et c'était l'après-midi, l'après-midi de la même journée qu'hier quand je me suis couché, qui était en fait ce matin.
Mais je me suis souvent couché bien plus tard, ou plutôt bien moins tôt qu'hier, ou plutôt aujourd'hui. Ce soir sera demain, avec sa lumière jaune si spéciale.

Aujourd'hui j'ai remarqué la pureté et la fraîcheur de l'air ici, et ça va me manquer, tout comme les plafonds hauts, la Berliner Pilsner et les arbres géants.

Écrire un blog est vraiment l'activité la plus nerd que je connaisse. Peut-être que lire un blog est encore pire. Peut-être que mon blog est une expérience complètement différente. Merci!

Voici maintenant le truc de la semaine passée. Tant qu'à moi c'est très lisible... Chacun son opinion, sa vision et de son écran la précision.

On se met dans l'ambiance un peu, toujours bin.


Et là c'est le bout qui se lit. Je mets deux versions du premier paragraphe, qui est un peu moins bien photographié (rappelons-nous que j'ai perdu le cahier en question, donc aucune correction n'est possible), puis j'enchaîne avec le reste. Juste à cliquer pour voir plus gros (comme toutes les autres photos, en passant).












Comme si j'allais m'arrêter à 12 blogs de Berlin alors que 13, un chiffre beaucoup plus intéressant (Fibonacci, quelqu'un?), est si près. J'ai donc l'obligation d'écrire un 13e et dernier blog avant de partir.