lundi 14 avril 2008

Pourquoi bloguer + Hervé le buisson ardent



J'ai un blog! J'ai un blog!


Ç'a été tellement facile à faire, c'est à se demander pourquoi je ne l'ai pas fait avant!
Je me suis pourtant laissé tenter avant aujourd'hui... par la poésie anonyme dans le journal étudiant de la faculté de musique de McGill, le graffiti subversif au crayon de plomb dans les toilettes du Diana, le vlog à moitié musical et totalement en anglais perdu dans les dédales innommables du tube humain (youtube, they called him), mais l'un était trop wannabe artiste, l'autre trop court, trop faussement anarchiste, et le dernier... trop anglais, trop verbeux en mots dits.

Ici, je serai verbeux mais dans l'écrit! Verbatif, verbiant, ferblantier de la phrase, lumineux de propos, extatique! Peut-être pas tous les jours. Mais ne m'arrêtez pas, là, bienvenue à mon Grand Opening là là, champagne et airs de flûte de pan avec jeune fille aux cheveux de lin et doigts en pattes de meuble antique derrière sa grosse harpe porno comme doucereux accompagnement vous accueillent, visiteur incongru, en ce lieu où tout est permis (j'imagine). En tout cas on peut fumer en dedans!

D'où me vient donc ce goût soudain du p
artage textuel à dimension finie? Vous me voyez venir, ein! "Était-ce ceci? Était-ce celà? À vrai dire, très cher il s'agirait immanquablement de l'heureuse concoction de tout ce passé sublime et glorieux (lire avec l'accent roucoulant d'une Parisienne à l'origine provencale)." Le pire c'est qu'on n'est pas loin de la vérité. Dix ans et plus de "chat" (faites-moi pas dire clavadage ou je vous clavade un pourriel en plein wall), auquel on mélange une languissante passion pour la lecture - languissante au sens où je me morfonds, je souffre et je dépéris à force de textbooks et de théorèmes et de patentes... ah et pi pour être honnête, retour au "chat", bête noire de l'intellectuel en manque de vie sociale - et un grand total de 2076 vidéos regardés sur youtube dont plus de la moitié sont des vlogs. Mais les vlogs, c'est pas mon truc, j'ai essayé.

C'est difficile bloguer! Trois paragraphes et
déjà je viens de me répéter! Et faut-il que je me présente, que je fasse ma petite bio, là, que j'attende de voir si vous me trouvez cool? Je la ferai je la ferai, où vous la lirez en ligne quelque part. Secret!

Voilà que j'en arrive à mon "sujet principal", c'est comme ça que vous appelez ça, vous les littérateurs? Moi j'ai l'avantage de l'étudiant en math ex-étudiant en musique pour ce qui est de la structure de texte canoniq
ue. J'ai le droit à l'erreur, à la chance du débutant, à écrire "je" juste après "moi". Moi je moi je moi je! Haha ha vous m'enviez ein! Et je prends un instant pour savourer la vision qui m'assaille, je m'imagine une foule de littérateurs typiques, d'une main tenant la nouvelle bio de la féministe là, c'est quoi son nom, de l'autre tripotant un bout de barbe, café froid du matin sur le coin de la table, dictionnaire à portée de main (bien qu'on ait vu que les deux étaient occupées), canapé brun derrière et reproduction insipide de Monet dans un cadre IKEA près de la fenêtre aux rideaux tendus... Stop.

Cher lecteur, je te connais probablement déjà personnellement et c'est pour parler de Hervé mon nouvel ami que je t'ai convié. Y a-t-il quelque chose de plus détestable que de se faire tutoyer comme lecteur? Non mais vraiment...

Hervé Hervé Tous les jours, Hervé
Hervé Everyday Hervé
Qui de l'inconscient de ma main s'enorgueille
Aura-t-il fallu atte
ndre à aujourd'hui
Pour que d'un brusque élan passionné
Tout mon corps transi de grippe étourdissante
S'arrête à tes p
ieds nombreux
Pour chanter, oh combien silencieusement
Ma joie de te nommer?

Hervé Hervé my baby Hervé
Hervé le
petit Hervé
Qui de l'innocence d'un regard s'étiole
Le bourgeon au vent ressuscité de l'hiver
Hervé je t'ai
enfin remarqué
Et en te voyant j'me suis vu
Et pi fallait j'en parle.

Alors voilà, je fais mon coming out de plante, Luc Plamondon peut aller se rhabiller. J'ai donné un nom au buisson raboug
ri qui m'accueille chaque jour depuis 5 ans au pied des escaliers de mon 4 et demi bancal, urbain et surtout ubain dans le genre montréalais. Hervé, c'est ça son nom maintenant. J'ai décidé qu'à partir d'aujourd'hui, ça serait la joie de ma journée, que cette petite chose banale allait me faire sourire alors que je sors affronter d'autres banalités moins heureuses. Je vous le présente, Hervé (applaudissements, échanges de vieux Kleenex pliés).


Tous les jours, sur un trône majestueux de détritus (le pluriel de détritus, c'est détriti?) s'élève tout aussi majestueusement Hervé. Je ne sais pas pourquoi c'est aujo
urd'hui que je me rends compte qu'il existe, mais, enfin... Tous les jours avant de monter l'escalier, je lui donne une petite tape, un petit "yo! ça chill?", un petit "hey, je te touche mais je me rends même pas compte que t'existe, yo!" C'est quand même plus que ce que l'on m'offre dans mon rôle d'usager du métro, ou dans mon rôle d'étudiant, ou dans mon rôle de blogueur! Haha j'ai un titre!

Pourquoi bloguer, suite :

Voilà, c'est si facile de parler (de soi et d'autre -notons le singulier singulier de "autre") quand on écrit - en tout cas pour moi. Si quelqu'un qui ne me connaît pas lit ceci, il sera surpris de ne me trouver que très peu loquace en personne... Cet été verra l'aboutissement certain d'un projet imprécis que je cultive, que je transpote et recultive depuis maintenant 3 ans : l'été à Berlin. C'est ici que je partagerai mes premières impressions de la ville, mes clichés désopilants, mes confidences savoureuses "et bien plus encore" tout au long de mon périple.

D'ici là je reviendrai, cher lecteur, ne t'en fais pas, je reviendrai chiâler sur les études qui n'en finissent plus, m'étonner de la platitude du quotidien, partager mes vlogueurs préférés sur youtube. Je parlerai de e-stalking sur facebook, myspace et toutes ces affaires là. Je parlerai de musique, de spectacles renversants, d'amours inavouées. Ah! comme il m'est doux et agréable d'utiliser le féminin pluriel de ce mot. J'en trouverai, des amours à oublier et à désavouer, des orgues à conjuguer et des chansons d'amour et de libertéeeheé.

Rémy

1 commentaire:

Drew a dit…

Rémy!

Contente de dépuceller ton jardin de commentaires ! :P

Super que tu aies décider de suivre le courant et d'exposer ta vie sur le web.
ça va notamment me permettre de m'enquiérir de tes nouvelles, si loin d'ici, (8) Berlinnn, c'est loin en titiii (8)

Voilà. Je t'aime. Très fort !! =)