jeudi 4 juillet 2013

Jour -27 à Montréal

Mon histoire d'amour avec la canicule
Aujourd'hui racontée en trente alexandrins


Comme tu m'as manqué, chaud le soleil très chaud
Toi, cyclope malin aux regards plus qu'ardents
Ton édredon de chair, ce ciel de gris d'opale
N'a de bleu que l'idée que l'on se fait de lui

Ton insolence règne à l'abri des hauts murs
Si ailleurs on vénère le fruit de tes rayons
Ici on te déteste et envie ton pouvoir
Dont la trace se sent sur les corps entassés

Sous le plomb de ton oeil  j'observe, intransigeant
Montréal suffoque, ça transpire et ça meurt
La peau bien visqueuse, des cernes sous les yeux
La laideur des villes s'expose sans censure

Sur les peaux basanées comme sur les très blanches
De grosses goûtes roulent et glissent nonchalantes
Disparaissent ensuite, promptement absorbées
Par les tissus frêles des vêtements d'été

Je t'apprécie vraiment, sacrée boule de feu
Qui ralentit le pas creux de la populace
Qui fait sacrer les vielles et brailler les enfants
Qui ne tolère pas, ne discrimine pas

Ah! La canicule, sanction montréalaise
Pour moi une vengeance, une attaque légère
Un p'tit coup de marteau sur la tête des mules
Un croc-en-jambe lent dans les pattes urbaines

Métropolitaine, la foule ploie sous toi
Grand astre justicier, je te fais donc l'offrande
Du sourire amusé qui parfois m'apparait
Au visage : je ris, sales Montréalais!


1 commentaire:

montrealistement a dit…

Quand de loin on vient
A Montréal, faire du foin,
On ne se sent pas toujours bien
Face à nos concitoyens.

Alors pour prouver qu’on a pas tort,
La main qui nous nourrit, on la mord.
Et tout à fait sans remords
on la traite de sale porc

Si la ville est sale
C’est dû à ceux qui détalent
De leur petit coin de pays
Et y laissant leur suie.

Ils arrivent en vandales
Dans la ville de Montréal
Ne se rappelant pas qu’ici
Du monde, y’en a en esti.

Alors ils font comme à la maison
Agissent en gros cochons
Laissent traîner les papiers de bonbons
Autant que leurs merdeux pantalons

Au coin des rues, ils traîneront
Se sentant comme des rejetons.
Contre ceux qui propres seront
ils vont crier des noms.

Car les montréalais le savent bien
On n’est pas né pour un petit pain
À Paris, Londres ou à Berlin
C’est toujours le même refrain.

Les campagnards chialent
Décrient, critiquent et râlent

Mais au final,
C’est à Montréal
Que se trouve leur étoile.


no.