---* 55 *---
Je n'ai sous la main aucune poésie
autre que celle qui s'égrène doucement, maintenant;
aucun poil de chat, pointe de seigle
qui d'un éternuement, paf!
briserait le roulis du quotidien.
Les yeux ronds j'absorbe
l'ordinaire.
Briserais, briserait, briserais, baiserais.
Toujours les mêmes pensées les même images
parfois, mais jamais assez, les même visages.
Salut toi au sac démodé, à la babine ardente.
Je n'ai sous la main aucune pleurésie
aucune pneumonie, gangrène, abcès, cancer,
seul un mal de dent sournois, bleu, latent.
Et l'autobus dévale...presque
la côte en montant.
---* C-201 *---
Je suis un tétraèdre.
Il y a toujours une face cachée.
Mon oeil désertique respire les minutes;
son appétit est triangulaire.
Je cherche un bloc de granit,
marbre, pyrite, serpentine
où je puis coller l'une de mes faces.
J'écoute.
Repérer le magnétisme,
le frisson qui saura courber
ma droiture implacable.
Le lichen se multiplie,
compte à rebours.
Chaque côté qui s'effrite
menace l'essence formelle;
l'on changera bientôt mon nom.
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