Je reviens du « Barbie Bar », d'où j’avais commencé à écrire ce blog à la main. Tant de mots à transcrire, c’était une bien mauvaise idée finalement. Je croyais avoir déjà écrit mon plus long blog ; celui-ci le coiffe sans aucun doute.
Voici la vision que l'on a, assis au bar du Barbie Bar. En passant, ce n'est pas de la Barbie poupée qu'ils s'inspirent, mais du nom du bar dans le film Life According to Agfa, que je ne connais pas, évidemment.
Voilà bien une semaine que je n’avais pas eu l’appel de la langue française. Était-ce le Français avec qui je suis sorti quelques fois récemment (c’est celui qui m’a remplacé en tant que coloc temporaire des gentilles lesbiennes) et qui me permet d’utiliser ma langue maternelle, quoique modifiée version « français international » plus souvent, ou était-ce le quotidien qui s’installe ici, aussi dangeureux qu’ailleurs, avec son nombre incalculable d’heures d’internet sans but (et sans fin) et son superficiel manque de surprises? Enfin, je remédie, je remédie.Alons-y de déceptions en déceptions, avec un compte-rendu de musées. Je suis allé au fameux Pergamonmuseum, que l’on m’avait chaudement recommandé (dixit Élise, Dorothée et al.) et au Musikinstrument Museum, que je m’étais recommandé moi-même. Est-ce que je devrais me sentir mal de ne pas avoir vécu l’émerveillement escompté devant la porte d’une des 7 merveilles du monde (i.e. la porte des jardins suspendus de Babylone), devant la centaine de statues et artefacts divers datant d’il y a plus de 2000 ans ou même devant le timbre belge en hommage à l’Espéranto? Et que dire de la torture que représente pour un « musicien » un endroit rempli de magnifiques instruments où la seule chose que l’on nous permette d’entendre est le grondement du système d’aération…Allons-y en ordre, peut-être que ç’en vaudra la peine. Ici, tous les jeudis, à partir de 18h, l’entrée est gratuite au musée, et des musées, il y en a. J’ai donc décidé que d’ici à mon retour, chaque jeudi, j’irais dans un musée différent. J’imagine que le jeudi suivant mon retour, je serai tenté d’aller visiter le Musée des beaux-arts de Montréal, où je n’ai encore jamais mis les pieds.
Pergammonmuseum : je me suis emmerdé là comme c’est pas possible. Je n’ai vraiment pas la fibre de l’Histoire (grand « H ») en moi. L’exposition s’appelait « Babylone, mythe ou réalité » et , comme en d’autres (toutes?) circonstances, j’ai préféré le mythe.
La photo à gauche, c'est la pièce de résistance du musée, le gros escalier avec des morceaux de statues dessus. J'ai volé la photo sur un autre blog de touriste haha, car évidemment, je n'allais pas apporter mon kodak au musée. Je l'ai regretté une fraction de seconde à vrai dire.
J’ai commencé par parcourir lentement la collection permanente, ne m’émerveillant point, à mon grand désaroi, devant tout ce marbre sculpté av. J-C. D’accord, d’accord, j’ai bien bavé devant deux exquises paires de fesses grecques et j’ai été charmé par un regard triste de tête sans corps, mais là s’arrête mon enthousiasme. Voici d'autres photos dérobées sur internet (et modifiées, parce que le monde savent pas tenir leur kodak) :
Quelques vieux vase authentiques dont on peut se procurer les répliques chez Artec.
Un exemple de statue parmi la centaine d'autres. Pas de tête, pas de jambes, manque un bras, manque la bitte.
La section « Mythe » se développait autour des différents thèmes associés à Babylone : je retiens « la tour de Babylone », « la pute de Babylone » - en passant je n’ai jamais vu autant de fois le mot « whore » dans un musée, les panneaux explicatifs étant parfois tranduits en anglais… en anglais souvent douteux - , et le thème de la confusion des langues. Il y a bien eu là-dedans deux œuvres plus contemporaines : une installation vidéo avec des vieilles images d’une pute des années ’50 en gros plan et une installation qui illustrait la confusion des langues par des panneaux de tests de vue tous différents et des voix enrégistrées qui lisaient des passages de la Bible en hébreux et dans d’autres langues. C’était correct, mais sans plus. C’était le meilleur boutte.La setion « Réalité »… je vous épargne les détails. Je suis passé vite sur les morceaux de roches avec de l’écriture cunéiforme dessus,
les rouleaux énormes d’écrits religieux (la Torah?), les maquettes de comment c’était à Babylone, les pièces de monnaie, les bouts de métiers à tisser… Je vous épargne aussi l’historique des fouilles à Babylone, car bien entendu, si le très vieux a sa place, il y a aussi des gens pour s’intéresser à comment d’autres gens s’y sont intéressés. Décidément les vieilles affaires, c’est pas mon truc. Je ne comprends pas comment on peut s’intéresser aux cultures anciennes, à leurs modes de vie et de communication. Je me déçois.
Enfin, pas tant que ça là… J’essaie juste de me racheter auprès de mes amis qui catchent plus ça. Mais vraiment… je suis sorti de là, je me suis pogné un gros verre de noire pi j’ai continué les exercices du chapitre 1 de mon livre de math (oui, oui, je le fais pour vrai) tout en regardant le monde passer. C’était le meilleur (et le plus long) bout de ma visite au Pergamon, où j’ai passé 5 heures : 1 heure et demi dans le musée, 3 heures et demi dehors. Le Musikinstrument Museum maintenant. Là-bas il n’y a pas vraiment de thème, à part que celui des instruments de musique. Il y avait beaucoup beaucoup d’instruments à clavier (clavecins, orgues, pianofortes, pianos), beaucoup d’instruments à cordes, plusieurs instruments à vent (flûtes, hautois, bassons, etc.), très peu de percussions et surtout aucunes explications. Plus j’y pense, plus je trouve ça décevant. J’ai tout de même déambulé là-dedans pendant près de 3 heures, m’exclamant (intérieurement) si peu devant la beauté des archets du siècle dernier, l’unique basse électrique présente (sous-verre celle-là) et le diapason, ce dernier étant le seul instrument que l’on nous permettais de toucher.

Cette fois j'avais apporté mon kodak, mais je n'ai pas eu envie de prendre de photos. Voici une autre photo trouvée sur internet, où l'on voit qu'après s'être procuré tout le contenu en instruments anciens des églises environnantes, le musée est aussi allé magasiner chez IKEA pour les luminaires.
Je me demande donc ce que j’aurais eu envie de voir de plus, pourquoi je suis si déçu… Eh bien j’imagine que j’aurais pu aimer un concept de musée plus « historique » dans ce cas-ci, avec beaucoup d’explications sur pourquoi un tel instrument en a remplacé un autre, par exemple, ou à partir de quand on voit apparaître tel détail dans la fabrication du violon, etc. J’aurais aussi aimé un musée plus technique, où l’on nous aurait expliqué en détail la différence entre un piano, un pianoforte et un clavecin, avec plein d’exemples… J’aurais aussi vraiment aimé un concept de musée de « curiousités » avec des instruments hors du commun, à la limite d’être utilisables.Mais bon, j’ai vu des pianos et des affaires de même ; mes yeux caressant leurs mécanismes restaurés, puis mes doigts si près des touches! J’ai vu des violoncelles montés avec des cordes de boyau, des flûtes qui avaient l’air de sonner pas mal cool… Mais non! au musée on n’a pas le droit d’entendre, on n’a pas le droit de toucher, on n’a droit à aucune explication (surtout pas un panneau traduit en anglais), et puis non, le gardien ne parle pas anglais, et non, il n’a rien d’intelligent à répondre à ma question pourtant très claire bien qu’en allemand approximatif à propos du fil électrique qui sort du genre de sythétiseur et qui est branché dans la prise là, juste là, oui, « strom » (électricité), « warum? » (pourquoi?)… non non « kein strom » (pas d’électricité)… Mon œil! Pas d’électricité, la power bar est allumée, cher…

Voici une autre photo trouvée sur internet d'un piano cool que j'ai vu là-bas. Si je me rappelle bien mes recherches étant ado, il s'agit du "Janko système", une façon révolutionnaire de placer les touches permettant une virtuosité technique jusqu'ici impossible. Voici ce que l'auteur de cette (très mauvaise) photo a écrit en légende : « A pianino from about 1900. There are two ranks of keys in each of three registers. Each rank 6 white per octave and each rank has 3 black, then 2 black keys inserted. We didn't get an explanation or demonstration of how to play it. » Je ne suis donc pas seul à être resté sur ma faim. Je vous redirige vers son blog, pour plus de (mauvaises) photos. Parfois j’aimerais retrouver un peu de mon cynisme habituel, adapté à l’allemand, mais je suis loin d’être rendu là, avec mon vocabilare de 50 mots (inclant 20 chiffres). L’autre fois, je me suis fait coupé dans une file d’attente et j’avais vraiment les bras chargés (voir si je vais payer pour rouler un panier dans l’épicerie!) et je voulais dire « eille! J’étais là avant, chère! », mais bon… Ça m’a paru trop complexe, j’ai juste serré un peu plus fort la miche de pain que j’avais entre le majeur et l’index.Ouf! que de musées, que de déceptions, la plus grosse déception étant peut-être moi-même, si imperméable aux beautés du monde mais si bouleversé par leur inaccessibilité. Demain il faut absolument que je me trouve un piano qui a du bon sens pour jouer un peu de Bach, j’ai vraiment le syndrôme du coït interrompu. J’ai aussi une envie folle de jouer de la guit. électrique vraiment fort avec full de disto., ça je pense que c’est parce que ça fait deux semaines que j’écoute juste du Nirvana dans mon walkman.QUI A DES PHOTOS DU SHOW DE SOS BAMBI?! ENVOYEZ-MOI LES!
Je n’ai pas fini de regarder la liste des musées à visiter à Berlin, mais voici les trois prochains musées où je serai possiblement un peu moins déçu : le Hamburger Bahnhof (tout le monde à qui je dis aimer l’art plus contemporain me disent d’aller là), la Neue Gallerie (ou quelque chose de même, l’équivalent ici du Musée d’art contemporain de Montréal) et le Erotik Museum (sans commentaire, haha pourquoi pas?).C’est ce qui fait le tour des musées, activité de touriste par excellence, mais aussi terrain fertile en réflexions. Et pour ceux qui s’inquéteraient pour mon sort, sachez que le pro rata du temps dans mon horaire « musée » versus « club » est d’à peu près 1 pour 25, et les clubs sont rarement décevants. Je ne me rappelle plus de la dernière fois où je me suis couché et qu’il ne faisait pas déjà beau soleil dehors. Peut-être que ce soir fera exception, mais j’en ai trop à dire pour m’arrêter tout de suite, finalement. Nous sommes dans la nuit de jeudi à vendredi (resp. 10 et 11 juillet 2008), il est 3h03. Cette phrase devrait aller au début.Saviez-vous que Christiane F. est allemande?! Je devrais lire son fameux livre, il paraît que ça se passe ici.On parle de cigarettes! Plein de photos. J’ai enfin trouvé ma marque. C’est important pour un fumeur de connaître une certaine stabilité dans sa marque ce cigarettes (ah, ce cher cynisme qui me manque), alors voilà, j’ai choisi « f6 ». Je les trouvais bin correctes, et puis le design est assez gagnant, mais cet après-midi, quand j’ai appris que c’était un ancien produit de la GDR (c’est tu bin ça? La RDA? En tout cas, les communistes, là), j’ai trouvé ça cool et j’adopte. Je pense que si j’étais Allemand, j’aurais probablement le même engouement pour les objets du régime communiste que celui que j’ai comme Québecois pour les tableaux en macramé, lampes louches, vinyles de Ginette Reno et autre objets typiquement bruns et trouvés au Village des Valeurs.Et si je reviens ici, c’est sans billet de retour fixe.Alors j’insère des photos de paquets de cigarettes, leur prix et la quantité de cigarettes qu’il y a dedans. Je trouve ça bien spécial : au Québec, on sait que peu importe la marque et l’endroit, on aura toujours le même nombre de cigarettes, mais on ne sais jamais trop quel prix ce sera. Ici les prix sont uniformes (c’est écrit sur le paquet, sous scellé), mais on ne sais jamais trop combien de cigarettes il y aura.
Voici un autre de mes fameux photo-montages Word. Regardez le nombre de cigarettes par paquet et surtout, considérez l'ensemble ansi que chacune de ses parties comme une oeuvre d'art.






Je suis allé à un autre show vraiment bon. Je ne sais pas si je vous ai parlé du percussionniste que j’ai rencontré, Oori, le Berlinois d’origine israélienne. Je pense que oui, on avait joué ensemble lors du concert que j’ai donné avec l’ensemble de 7 musiciens que j'étais pas trop sûr. On s’était échangé nos e-mails et, depuis, il me fait part des concerts qu'il donne. Je suis donc allé à un premier concert la semaine passé, mais ce n’est pas de celui-là que je veux parler, bien que maintenant que j’en ai glissé un mot, ça serait malheureux que je le passe sous silence.En bref : il s’agissait d’un duo percussions et guitare électrique. Oori jouait tour à tour sur des pots à fleur (ceux comme en poterie, là… ça sonne étonnamment doux et harmonieux) et sur des tablas indiens. Ce gars là est vraiment un as de ce qu’il fait. Il a un sens du rythme incroyable, il n’a pas peur de la syncope non plus et a une maîtrise technique assez incroyable. Genre, aux tablas, il TUE! Le guitariste qui l’accompagnait (je dis ça de même, bien qu'en vrai ils s’accompagnaient assez également l’un l’autre ) jouait dans un petit ampli à lampe fiable et entre sa guit. et l’ampli, il y avait une dizaine de pédales, dont 4 ou 5 « delay » différents, un volume, une DS-2 et une Rat. Belle bouette, il a pesé sur toutes les pédales et a commencé son truc, c’était vraiment… atmosphérique? Avec Oori qui mitraillait doucement les pots à fleur, c’était pas piqué des vers.
Mitrailler doucement...
Le seul hic… Décrivons le contexte : gallerie d’art RGB (traduction : « Rouge, Vert, Bleu), soirée vernissage ou je sais pas trop, thème « bleu ». Alors le concept est simple, tout est bleu, des néons suspendus aux deux rack de linge (à vendre?!) qui remplissent presque tout l’espace,
en passant par les 2-3 peintures abstraites assez insipides, quelques photos noir et blanc - pardon, bleu et blanc - et, bien entendu, les vêtements de l’espèce de blondasse et son homme-potiche qui fesaient figure de propriétaires, ou qqchose de même.Alors Berlin n’est pas exempte de poseurs, j’en ai eu la preuve. On se serait cru sur St-Laurent à Montréal. On était à peu près 4 personnes à être attentifs au concert pour vrai, parmi une vingtaine de soi-disants, roulant leurs cigarettes et sirotant une bière, le bout de leurs doigts fins tenant nonchalamment la bouteille… bleue. J’exagère, bien sûr. Je suis un impressionniste, je vous donne mon impression plus fortement que la réalité des choses. C’est comme ça qu’on vit de toute façon.Venons-en à hier, avant que je commence à trop me croire. Autre endroit, autre concert, autre gens, beaucoup mieux. J’ai eu de la misère à trouver! C’était à l’« Electronic Church », que j’avais finalement trouvée sur MySpace (tout le monde a un myspace ici, des gros clubs de gays en passant par les petites scènes comme celle-ci). J’avais donc vu la photo suivante :
et je m’attendais, à tort, à arriver là et tomber sur une église. Eh bien non, après avoir marché un kilomètre de trop (car bien entendu je n’avais pas apporté l’adresse avec moi), je suis revenu sur mes pas et ai fini par trouver une porte ouverte au milieu d’une vitre rendue opaque par trop de graffitis et posters défraîchis et lavés par la pluie. Aucune mention d’« Electronic », encore moins de « Church » ou « Kriche » (l’équivalent allemand). Alors j’entre là-dedans.Il y a d’abord une petite pièce avec une diapo d’une forêt, à l’envers, qui éclaire un triangle de jy-brok (haha! Comment ça s’écrit ça!?) posé sur une table, contre le mur, derrière un photo d’un saint quelconque. Déjà là je suis conquis. Je pénêtre dans la deuxième pièce et je me trouve à être le seul blanc de toute la place (très petite tout de même). Eh oui, je suis tombé sur le repère des Japonais expérimentaux de Berlin. Ils étaient une dizaine, donc une bonne partie de la « communauté » j’imagine. Je me suis senti quand même accueilli, bien que s’il quelques uns étaient bilingues, c’était plutôt Japonais-Allemand.La « salle de concert » est en effet celle que l'on voit sur la photo, mais c'est beaucoup plus petit que ç'en a l'air. Comment ont-ils pu tomber sur une telle pièce, avec les voûtes et tout, dans un immeuble qui a plus l'air d'un sqwat que d'autre chose. Vivement les vieilles villes.
Le concert était vraiment hot. Ç'a commencé par un joueur de mélodica Japonais pas mal intense. Genre vraiment intense. Après il y a eu un duo saxophone et électroniques, où un vieux (pas si vieux) saxophoniste jazz style crooner à fond a joué sur un tapis de noise que le jeune à côté faisait, grattant une boîte de bois branchée dans son MacBook. C’était la première fois que je voyais un Japonais jouer du jazz. C’était la première fois que je voyais quelqu’un faire de l’électronique de cette façon là. Et c’est probablement la dernière fois que j’aurai vu la combinaison des deux.Ensuite Oori a joué avec un dude (Carlos? Une légende vivante à ce qu’il paraît) mexicain. Carlos jouait des « electronic gloves » - une paire de gants avec pleins de fils dessus, pi des senseurs, le genre d’affaire de même - et Oori s’était installé un kit de scies rondes (à frapper avec modération), un bass drum face contre terre et ses tablas. Ça rockait en sale, leur affaire. Le gars avec les gants s’en servait pour activer des échantillons (vive l’anglais pour ça : He was triggering samples) et il avait une bibliothèque de samples assez impressionante. Il était maître de son affaire lui aussi ; j’ai déjà essayé un instrument de musique du genre et c’est pas évident pantoute. Oori, lui, passait de très gentil à très fort, mais surtout gentil en fait. La salle était toute petite et se prêtait bien à ça.C’était donc très cool. Je me suis remis de mes émotions en allant danser sur de l’électro jusqu’à 5h du matin, sortant de là avec une promesse de se revoir d’un nouvel ami potentiel, étudiant en histoire de l’art celui-là, qui a bien compati à mon histoire du musée Pergamon, malgré son anglais approximatif et mon allemand comme décrit plus haut.Je ne vous ai pas montré de photos de mon nouvel appart. C’est de luxe ici pas mal! Dire que les deux filles qui y habitent sont danseuses à leur compte (free-lance dancers, encore une fois, ça marche mieux en anglais)! C’est vraiment cool. Autrement dit, j’habite dans un appart qui me rappelle tous les jours que des fois dans la vie c’est permis de rêver. Humm, en moins kétaine, ces deux filles-là ne sont certainement pas seules au monde à se partager un appart trois fois gros comme le mien avec un salaire d’artistes indépendantes. Et après avoir vu la fille qui me loue sa chambre fouiller dans son enveloppe à devises étrangères pour trouver quelques billets valides en Corée, où elle est présentement, je peux vous assurer qu’en plus de l’appart, les comptes de gaz, de téléphone et d’électricité, il y a des voyages et un peu de lousse. Qui l’eut cru? Peut-être que Berlin l’eut cru.J’ai jammé un peu avec ma coloc (celle qui n’est pas en Corée), je leur ai refilé chacune une des copies de Fenaison que j’avais apporté et elles ont bien aimé. Si je restais ici, j’aurais un projet de collaboration pour le prochain solo de ma coloc, qui pensait justement faire un truc avec de la musique live. Dommage que septembre et octobre soient après août! Je risque quand même d’avoir l’occasion de faire la musique pour un atelier d’impro d’une compagnie de danse ici bientôt.
Voici donc quelques photos de mon quotidien :
La cuisine.
La cuisine encore. On apperçoit sur la droite le poêle au gaz que je dois allumer avec un lighter chaque fois que je me fais à manger et que ma coloc n'est pas là pour m'épargner l'action épeurante.
Ma chambre (énorme).
Les deux fenêtres dans ma chambre.
L'enseigne du fleuriste dans ma rue, dans l'espèce de lumière jaune qu'on a parfois ici et qui est vraiment spéciale.
Pot de fleurs en rue.
Dans le plus concret, j’ai un spectacle de prévu pour dimanche prochain : « questa vidua IV, Improvisations-Festival ». Je vais jouer dans un ensemble à dimensions variables, je crois. La plupart des membres sont des gens que j’ai rencontré en participant aux scènes ouvertes d’improvisation (dont j'ai décrit la première en détail et oublié de parler de la deuxième, qui s’est déroulée tout aussi bien, honnêtement). Outre notre musique, il y aura, si j’en crois le flyer : performance, texte, vidéo et installations. Tout cela de 11:30 à 18:00, dans une église un peu à l’extérieur du centre-ville. J’ai hâte de voir s’il y aura du monde un peu… C’est quand même un horaire bizarre pour ce genre d’histoire là… et quand c’est un peu à l’extérieur du centre-ville, ça peut-être risqué, non? En tout cas, qui vivra verra, et mon ami le DJ va apporter sa caméra donc peut-être pourrai-je partager un extrait!
Mon projet d’aller jammer avec les éoliennes est en gestation avancée là. Le gars de la Colombie-Britannique que j’ai rencontré (celui qui fait un peu dans l’art performance, je crois en avoir parlé) connaît un vidéographe de qui il attend des nouvelles. Mon ami le DJ a accepté soit de filmer ou de me prêter sa caméra pour une journée. Mon ancienne coloc Jess m’a dit qu’elle voulait venir avec moi chiller avec les éoliennes et j’ai parlé à un Japonais qui avait l’air pas mal cool (en fait qui ressemble beaucoup à notre ami Jino, à l’époque des cheveux longs, salut Jino!) et qui filmait avec une vieille caméra lors du concert à l’« Electronic Church ». Yuki parle très peu anglais, mais assez bien allemand, je pense, donc si Jess (traductrice de profession, tout de même… et tiens, une autre free-lance) est là, le tour est joué. Ah, j’ai aussi rencontré un gars qui filme pour la télé ici, mais il ne me semble pas très artiste… je garde ça en dernier recours.
Beaucoup de texte, si peu de photos, je sais. Mais c’est pas parce que je suis dans une autre ville que je vais me mettre à prendre des photos de tout le monde que je rencontre! Héh éh é
Messemble que j’avais d’autres choses à jaser. Je m’ennuie de mon rasoir électrique (l’after-shave, c’est tu normal que j’aie l’impression de m’être lavé le menton avec un plat de frites après pendant toute la journée?), je m’ennuie de ma guit. électrique (surprenamment), j’ai accès à un bicyk que j’utilise parfois et j’aime ça (re-surprenamment), je m’améliore dans l’art de prendre ma douche sans rideau et dans l’art de fumer une cigarette par la fenêtre sans que ça paraisse, il est encore une fois 5h du matin et peut-être que je vais réviser mes heures de vie, malgré que tout cela me convienne parfaitement, il pleut tout le temps cette semaine, le barman du petit bar / café à côté d’ici est vraiment fin et pratique ses deux phrases de français sur moi, je bois du Apfelschorle (jus de pomme naturel avec du pétillant ajouté) et je ne trouve pas ça bizarre, j’ai commandé en allemand un pad thai au restaurant asiatique et on m’a répondu en anglais, je travaille tous les jours sans exceptions, mais juste un peu, assez pour vivre et rembourser quelques comptes tout en me rappelant que ma déprime du retour sera sûrement fructueuse en heures de travail.
Mon char! Le transport en commun ici demande une bonne dose de confiance en soi, et je m’en suis enfin rendu compte. Tout fonctionne si bien, et tout est tellement sécuritaire que l’on peut parfois oublier de se presser un peu, dans le métro de Berlin, et ça fait qu’au cours du mois précédent, j’ai souvent attendu l’autobus ou le métro 15-20 minutes à chaque transfert. En effet, on transfère souvent, la ville étant faite plus comme un tas d’étoiles et de spirales qu’un quadrillé anglais. Je sais, déjà là, 15-20 minutes n’a rien de comparable avec la demi-heure que j’attendais quotidiennement quand j’habitais à Cap-Rouge, mais quand même, quand on a hâte d’arriver à un concert ou quelque chose du genre, c’est platte d’attendre. Mais j’ai compris comment ça marche : c’est une question d’attitude. Maintenant, quand je sors du métro ou de l’autobus, je me dirige directement, d’un pas certain, à l’endroit où je pense devoir aller pour attraper mon transfert. Je reste attentif aux signes qui pourraient me renseigner plus précisément (genre un « M » avec une flèche pour le « Metrotram », a. k. a. tramway, ou un « U » avec un chiffre et une flèche, pour les différentes lignes de métro) mais ils ne sont pas si communs, et j’observe, tout en ne m’éternisant pas sur le sujet, vers où la plupart des gens semblent se diriger. Arrivé dehors, je jette un coup d’œil aux alentours, cherchant un arrêt d’autobus et j’en vois soit plusieurs, soit aucun, et là je fonce droit vers celui que je feel. Et c’est toujours le bon! Et tout est synchronisé. Genre si le Metrotram passe tous les 20 minutes, ce qui est souvent le cas, et qu’on hésite trop en sortant du métro, en faisant comme si on savais pas où on s’en va, on le ratte c’est sûr. Mais si on n'y pense pas et qu’on fonce, même si on sait pas où on s’en va, on tombe dessus presque à coup sûr. Je commence donc de plus en plus à le croire quand on dit que le système de transport en commun ici est un des meilleurs au monde. Ajoutons à tout cela qu’à chaque arrêt il y a l’horaire de l’autobus (ou du métro), soit en version électronique – genre le train arrive dans 2 minutes – ou en version imprimée, il y a la liste des arrêts écrite et, presque toujours, le plan de tous les transports disponibles 24h/24 (fort utile, puisque les métros ferment vers 1h).C’est mon boutte « louanges »! Le réseau des pistes cyclables est vraiment bien fait aussi, comme j’ai pu commencer à m’en rendre compte. Premièrement, les trottoirs sont très larges, et ont presque tous une portion réservée aux vélos, d’une couleur de brique différente. Attention aux piétons qui comme moi ont tendance à longer les bords de trottoir! Ici, on marche en plein milieu sinon on se fait « klaxoner » par les bicyk, qui ont tous une genre de sonnette. Quand vient le moment de traverser la rue, chacun sait où se placer et tout, c’est très bien. Il y a même souvent des lumières juste pour les bicyk!
Je ne suis pas incapable de kétaine, voice une photo prise de la terrasse du Barbie Bar l'autre soir. Alors voilà, je n’ai pas fait de plans pour après mon concert de dimanche, outre mon jeudi-musée. Je veux absolument aller voir un concert de musique pour orgue de Bach (il y en a tous les jours, ça ne devrait pas être trop difficile), et je me suis aussi mis dans l’idée d’aller passer une soirée dans un club vraiment populaire. Parce que jusqu’à date, j’ai plutôt opté pour soit des petites places, soit des lieux où les gens un peu plus « alternatifs » vont. Mais je pense qu’il faut absolument que j’aille passer une ou deux soirées en compagnies des clubbers plus typiques, voir comment ils sont.
Ah et puis j’ai bien envie d’aller voir une pieuvre! Je vais peut-être aller virer à l’Aquarium.