
Haha j'ai blogué en avion, faut le faire. C'est un peu confus tout celà (encore une fois ; c'est peut-être mon nouveau style), mais je l'envoie quand même.

Bloguer en avion, pourquoi pas...
Alors me voilà quelque part au dessus de l'Atlantique, je pense.
Je viens de manger une genre de pizza-pochette d'avion et c'était pas pire pantoute. Je pense que ça veut dire qu'il ne reste plus que 2 heures au vol.
J'ai hâte d'en fumer une en sale.
Plus tôt, on a eu droit à un repas complet d'avion : "Chicken or fish?" J'ai pris le "fish" c'était assez bon ça aussi. Ça doit être difficile être concepteur de bouffe d'avion (on doit encore appeler ça un "chef cuisinier"?). L'objectif est de faire le plat le plus insipide possible tout en ayant les bons goûts aux bons endroits. Je dois dire que c'est un succès. Ce qu'il y avait dans mon plat, c'était un carré de poisson blanc au goût et à la texture ordinaires, accompagné d'une sauce pas trop salée générique et quelques légumes bouillis avec du riz aux tomates.
Oui, c'est ça, viens-t-en ici avec ton plateau de vin. Merci merci.
On dirait que plus approche du "Canada", plus j'entends de français (québecois bien sûr) autour de moi. L'allemand dans ma tête se dissipe et c'est un peu (beaucoup) triste.
Je n'ai pas vraiment été ému de quitter Berlin. Dès que l'avion s'est mis en marche, j'ai pesé "play" sur mon walkman et j'ai écouter la face A du mix-tape que mon ami Felix m'a offert comme cadeau de départ. Par chance, les premières tounes étaient pas mal plus rock/electro que sentimentales, alors ça fittait avec l'avion pi toute.
Je pense que la pression changeante me rend un peu imbécile.
Alors où suis-je? C'est dur à dire, il est 20:30, heure de Berlin, et ça fait donc 6 heures qu'on vole, depuis Francfort, en direction d'Ottawa. Car en effet, et c'est pour ça que j'ai dû m'arrêter à un seul côté de la cassette à Felix tantôt, j'avais un premier avion à prendre de Berlin à Francfort.
Je sens la confusion de mon lecteur là. Et j'ai envie de mettre des détails, alors allons-y :
Ce matin, je me suis levé à 7h50, j'ai fait mes adieux aux colocs, au monsieur de la pâtisserie où j'allais tous les jours, au wireless de mon voisin, aux arbres dans ma rue, à ma rue au complet et sa station de métro pour enfin me rendre à l'aéroport à 9h30. J'étais beaucoup trop en avance, mais bon... mieux vaut être en avance qu'en retard!
À 12h05, on a décollé pour Francfort. Ça été le meilleur décollage / atterissage jusqu'à date. J'ai quasiment pas senti le changement de pression. Je pense que le choix musical aidait, mais tout de même, j'ai dû tomber sur un excellent pilote.
À ce moment, je suis tenté de dire "Ah, ces Allemands."
Je peux mentionner encore le mix tape? C'est une cassette 90 minutes compilée par un ami, et sur le côté c'est écrit "Pop will eat itself".
Il y a plein de nuages dans le ciel, et nous sommes au dessus des nuages, donc je ne sais pas si on survole la terre ou la mer.
Où en étais-je? Ah oui, les vols pi toute. Alors j'arrive bientôt à Ottawa, d'où je devrai prendre mon troisième et dernier avion de la journée. Mon arrivée est prévue pour 18h38 à Montréal. Dans mon corps, il sera presque 1h du matin, heure de Berlin. Dans ma tête, on verra bin.
Hier j'ai tenté les bilans. Je suis allé boire une bière au Barbie Bar, entouré de choses connues, j'ai sorti mon petit carnet et j'ai tenté ma chance dans l'univers des résumés.
Je n'ai plus envie d'en parler. Plus tard, ça viendra, de toute façon je n'ai pas mis le doigt sur grand chose. J'ai ajouté quelques nouveaux éléments dans ma liste des "réponses toutes faites" :
Pourquoi es-tu parti pour l'été?
"Pour changer d'air, sortir de ma réalité et vivre un autre culture."
Pourquoi Berlin?
"1) J'ai choisi l'Allemagne parce que mes compositeurs (de musique classique) préférés viennent de là. Un peu par hasard, donc.
2) J'ai choisi Berlin, parce que... où d'autre en Allemagne?"
(Sous-question : Paris? "Paris ne m'intéresse pas. Et en plus c'est cher vivre là, à ce qu'on m'a dit.")
Nouvelle question : toutes les variantes de "Que retiens-tu de ton voyage?"
À date je ne sais pas. Mais j'ai préparé les réponses suivantes:
"On s'habitue à tout dans la vie."
"On devient blasé partout."
"J'aime rencontrer de nouvelles personnes."
"L'Allemand est une belle langue ; riche, sincère et sonore."
"...
Là j'ai pris une pause et je suis allé prendre une marche dans l'avion.
...
Puis on a atterri.
Moi voilà donc à Ottawa, où les gens me semblent comme beaucoup trop souriants et sympathiques. Voici le choc culturel inverse, celui que j'attendais avec impatience.
Je trouve que les Canadiens ont des drôles de faces, qu'ils sourient beaucoup trop sans aucune raison et qu'ils font plutôt colons, même dans un endroit de riches comme un aéroport. Je passe facilement pour anglophone, ce qui me flatte un peu, après n'avoir jamais réussi à passer pour Allemand après plus de 2 mots.
Il est 17h43, heure locale, et 23h43, heure de Berlin. Je ne sais pas pour combien de temps encore je continuerai de me rappeler de l'heure de Berlin et la comparer à l'heure locale.
Qu'est-ce que je fais en arrivant? Je vais me chercher une Beck's au dépanneur, question de faire passer le tout un peu plus gentiment.
Mon avion est retardé, quelle merde. Et cet aéroport ne me plait pas. Le plancher vibre comme si on était encore en avion, sérieux, et c'est un peu étourdissant.
Je suis assis dans un des deux gros fauteuils de cuir identifiés "Relaxation Station", a.k.a. "Only a loonie for 3 minutes of Invigorating Shiatsu Massage". Honnêtement, avec les deux pins de métal que je sens au travers le cuir me rentrer dans le dos, je n'ai pas envie du tout de mettre mon loonie la dedans.

C'est à ce moment que j'ai arrêté d'écrire.